Mis à jour le 1 avril 2022
La crise liée au coronavirus a eu un impact direct et conséquent sur l’industrie touristique. A l’heure de la réouverture des frontières, l’OMT mise sur la transformation numérique pour redresser le secteur et l’on assiste à une accélération de cette tendance.
Tour d’horizon des initiatives privées et publiques de digitalisation du tourisme qui ont vu le jour durant la pandémie.
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Les Iles Féroés mise sur le numérique et crée “le tourisme à distance”
Les Iles Féroés ont développé une expérience de voyage originale durant le confinement. La destination, qui mise depuis plusieurs années sur la préservation des ressources naturelles et des paysages, a eu l’excellente idée de développer le voyage “télécommandé”, aussi appelé “remote tourism”. Selon Visit Faroe Islands, le but est de continuer à faire connaître la destination malgré le confinement.
L’idée est la suivante : à partir de votre téléphone, ordinateur ou tablette, vous faites se déplacer un habitant sur l’île. Le tout en direct ! A l’aide d’une télécommande et de votre micro, vous communiquez avec votre guide local et le faites avancer dans la direction que vous souhaitez. Celui-ci est équipée d’une caméra ce qui vous permet de découvrir la destination en temps réel. En tout, l’expérience dure à peu près une heure et vous permet de découvrir la destination tout en échangeant avec des locaux. Pour participer à l’expérience, rien de plus simple, rendez-vous sur le site : www.remote-tourism.com
“Virtual Helsinki” : La réalité virtuelle au service du tourisme
Une autre initiative originale est celle de l’organisme de promotion de la ville d’Helsinki en Finlande. Bien que l’idée ne date pas d’hier, elle a pris tout son sens durant la période de confinement. La destination a développé tout un monde virtuel permettant à tout un chacun de visiter la ville sans s’y rendre. Celle-ci ayant fait l’objet d’une modélisation 3D. A l’aide d’une vidéo ou d’un casque de réalité virtuelle, l’e-touriste peut créer son propre avatar et se déplacer dans toute la ville.
Les plateformes (locales) de voyage sont en plein essor
Airbnb, Booking, Expedia, … les plateformes de voyage en ligne sont en plein essor depuis plusieurs années et sont, pour beaucoup, devenues un réflexe lorsque l’on souhaite réserver ses prochaines vacances. Néanmoins, ces sociétés privées devenues incontournables utilisent très souvent des techniques agressives qui ont pour conséquence de développer une certaine dépendance des entreprises locales à leurs plateformes. En effet, de nombreux hôtels perdraient la quasi totalité de leurs réservations s’ils venaient à quitter l’une de ces grandes plateformes (qui leur offre beaucoup de visibilité en ligne). Dès lors, ces dernières ont parfois tendance à augmenter périodiquement leurs commissions sur les réservations passées.
Expérience Côte d’Azur numérise l’offre touristique locale
Pour pallier à ce problème, plusieurs organismes de destinations et sociétés privées locales ont décidées de lancer leur propres plateformes de réservation. C’est le cas d’Expérience Côte D’Azur, plateforme locale qui a pour objectif de faciliter la consommation des clientèles touristiques pendant leurs vacances. Ici, c’est toute l’offre de loisir de la destination Côte d’Azur qui a été digitalisée. En quelques clics, le touriste peut réserver les activités proposées dans la destination.
Selon ses fondateurs, le projet n’a pas seulement pour ambition de centraliser l’offre de loisirs locale, mais aussi d’accompagner ces petites entreprises dans leur transformation digitale. En effet, il s’agit d’un véritable accompagnement pour ces petites ou micro-entreprises dans leur transformation digitale. En effet, ils ont développé un système de réservations mutualisés et connecté au propre site internet de chaque prestataire. Également, il propose des ateliers d’accompagnement visant à améliorer la visibilité en ligne de chacun ou à automatiser certains processus internes.
Des activités locales à prix réduits
Enfin, toujours dans le registre de la digitalisation de l’offre d’activités locales, Le Petit Moutard, a pour ambition de digitaliser les possibilités de tourisme local.
En raison de la forte fédéralisation du pays, chaque région gère comme elle le souhaite le tourisme. Les disparités entre les régions font que de nombreuses micro-entreprises ne disposent pas d’accompagnement pour la numérisation de leur offre.
Face au manque de visibilité en ligne et de connaissances en matière de marketing digital, cette société privée a eu pour idée de digitaliser gratuitement l’offre nationale.
Le référencement naturel occupe une grande place dans la stratégique de l’entreprise qui propose aux acteurs locaux plus de visibilité en ligne en échange de réductions et avantages octroyés à leurs clients. Avec leur Pass, les touristes belges pourront profiter de centaines de réductions dans tout le pays. Par exemple, le détenteur d’un Pass pourra visiter un parc animalier et sur présentation de sa carte il bénéficiera de 30% de réduction sur le prix d’entrée. Le Pass étant valide pour son détenteur et 4 personnes l’accompagnant, il y a de belles économies à la clé. De quoi inciter les voyageurs à partir chez eux sans se ruiner en ce moment de crise.
L’Outil Régional de Commercialisation de Wallonie Belgique Tourisme
Partant du constat que seulement la moitié de l’offre locale proposait une expérience de réservation en ligne, l’asbl Wallonie Belgique Tourisme, en charge de la promotion touristique de la Wallonie en Belgique et sur les marchés étrangers, s’est associée à des partenaires des secteurs touristiques et numériques wallons pour développer son outil régional de commercialisation des activités touristiques locales.
Selon l’asbl, les activités touristiques sont la porte d’entrée d’une destination et génératrices de synergies avec les autres acteurs qui vont compléter l’offre (hébergements, transports, restauration). Il faudrait donc se doter d’un outil puissant et régional pour à la fois moderniser l’offre locale et faire face aux plateformes intermédiaire. En effet, les consommateurs préfèrent très souvent réserver directement sur le site internet de l’opérateur. De plus, avec les mesures de déconfinement prises par l’Etat belge, Il n’est pas question de se rendre sur un site touristique sans réservation préalable. Avec cet outil offert aux petites acteurs du marché, la région Wallonne a donc décidé d’accélérer la numérisation de l’industrie touristique locale pour faire face à cette nouvelle contrainte.
Le Québec numérise le secteur touristique
Durant ces dernières semaines, plusieurs instances régionales québécoises ont profité de l’accalmie liée au confinement pour injecter des fonds dans les entreprises désirant être accompagnées pour numériser leur offre. Selon un sondage réalisé par la Chaire de tourisme Transat, en collaboration avec le Ministère du Tourisme et l’Alliance de l’industrie touristique du Québec, de nombreux acteurs touristiques locaux jugent que cette transformation numérique a déjà un impact positif sur leur activité.
Le plus gros des efforts a été réalisé au niveau de la visibilité des organisations sur le web. En effet, 34% ont profité de la pandémie pour créer ou moderniser leur site internet afin de s’offrir plus de visibilité en ligne et de diminuer leur dépendance aux grandes plateformes de réservation. En seconde position, on constate que 33% des transformations numériques mises en oeuvre concernent l’installation de technologies pour faciliter la distanciation sociale. Preuve que “la page Covid-19” est loin d’être tournée.
Comme nous avons pu le constater, la numérisation du tourisme a été accélérée durant la crise sanitaire. Dans de nombreux cas, les partenariats publics-privés se révèlent être un facteur de réussite de la transformation digitale du secteur. Cette “modernisation” s’accompagnera très certainement de l’apparition de nouveaux profils d’emplois dans le tourisme et de nouvelles opportunités pour les voyageurs.